Sorceleur Wiki
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Geralt de Riv, surnommé Gwynbleidd (Loup blanc en Hen llinge) est le fils de Visenna. Il est un sorceleur de l'École du Loup.

Apparence et caractère[]

Les sorceleurs vieillissaient, mais à un rythme trop lent pour qu’un simple mortel puisse constater les effets du temps sur eux. Cependant, la mutation pouvait en effet retarder le processus physique du vieillissement, mais pas le processus psychique. Le visage de Geralt, sillonné de rides, en était la preuve flagrante. [2]. Il a des cheveux blancs comme le lait qui lui arrivaient jusqu'aux épaules[3], retenus sur le front par un bandeau de cuir [4], un horrible sourire et des yeux sombres qui papillotent horriblement. [3] Geralt porte une veste noire chargée de clous argentés, ainsi que de grandes bottes. Sur son épaule droite miroite le manche renflé de son glaive, jeté au travers de son dos. [4]

Idéaliste vers ses débuts, cherchant à défendre la veuve et l'orphelin des monstres qui peuplaient le monde, il ne tarda pas à appréhender la vraie nature de la réalité : guerres incessantes, complots, pillages, manipulations, quêtes de pouvoir et autres atrocités; bref, la politique. Cela amena d'ailleurs le sorceleur à appliquer l'une des règles du code de sorceleur qu'il s'est inventé pour se sortir de certaines situations embarrassantes : trouver une parade aux questions trop insistantes et justifier sa neutralité de sorceleur. En effet, peu importe la cause, aussi noble soit-elle, Geralt mettait un point d'honneur à rester neutre, à ne pas choisir un parti plutôt qu'un autre.[5].

Malgré son nom, Geralt ne vient pas de Rivia. C'est lui-même qui a choisi ce nom, car il trouvait que cela sonnait bien. La présence de la particule éveille une plus grande confiance chez ses clients. Il tira à la courte paille, attribuant à chaque bâton un nom qui lui plaisait bien. C’est son maître sorceleur qui lui avait suggéré cette méthode. Mais pas tout de suite. Seulement lorsque Geralt s'est obstiné à se faire appeler Geralt Roger Eryk de la Haute-Bellegarde mais Vesemir trouvait ce nom comique, prétentieux et crétin. [5]

Geralt de Riv avant la Saga[]

Avant Le Bout du monde[]

Peu de temps après sa naissance, Geralt fut amené par sa mère chez les sorceleurs de l'école du Loup à la place forte de Kaer Morhen. Il a connu là-bas une mutation ordinaire. D’abord l’épreuve des Herbes et puis les choses habituelles : les hormones, les plantes, la contamination par un virus. Une fois. Deux fois. Jusqu’à ce que ça réussisse. Il paraît qu'il a très bien supporté les changements, il n’a pas été longtemps malade. Geralt a donc été considéré comme un gosse d’une très grande résistance et choisi pour d’autres… expériences plus compliquées. Là, ç’a été moins facile. Beaucoup moins facile. Mais, il survécu et fut le seul de tous ceux qui avaient été sélectionnés pour ces expériences. C’est depuis cette époque qu'il a les cheveux blancs. Un problème de dépigmentation. Un effet secondaire, comme on dit. [6].

Après, on lui a appris toutes sortes de choses. son apprentissage a duré assez longtemps. Jusqu’au jour où il a enfin pu quitter Kaer Morhen et est parti sur les routes. Avec son médaillon et ses deux glaives, un en argent, l’autre en acier, il emporta aussi sa conviction, son enthousiasme, sa motivation et… sa foi. La foi dans son utilité et sa raison d’être. Car le monde était réputé pour être envahi de monstres et de bêtes hideuses, et sa mission était de protéger ceux que ces bêtes mettaient en danger. Quand il est parti de Kaer Morhen, Geralt rêvait de rencontrer son premier monstre, il était très impatient de se trouver face à lui. Et il fini par le rencontrer. [6]

Son premier monstre était chauve et avait des dents particulièrement laides, toutes gâtées. Il le rencontra sur la grand-route, où associé avec des monstres collègues, des soldats pillards, il avait arrêté une charrette de paysans et en avait fait descendre une fillette qui pouvait avoir treize ans, peut-être même moins. Ses copains retenaient le père de la fille pendant que le chauve lui arrachait sa robe en hurlant que l’heure était venue pour elle de savoir ce qu’était un homme. Geralt s'approcha, mis pied à terre et dit au chauve que pour lui aussi, l’heure d’apprendre ce qu’était un homme avait sonné. Il se trouvait très spirituel. Le chauve a lâché la gamine et s’est jeté sur lui avec une hache. Il était très lent, mais coriace. Il a fallu deux coups pour qu’il tombe. Les coups qu'il lui a portés n’étaient pas spécialement nets, mais ils étaient, très spectaculaires, au point que les copains du chauve ont pris leurs jambes à leur cou quand ils ont vu ce qu’un glaive de sorceleur pouvait faire d’un homme… [6]

À Kaer Morhen, on lui avait mis dans la tête de ne pas se mêler de ce genre d’incident, de passer alors son chemin, de ne pas jouer les chevaliers errants ni de remplacer les gardiens de la loi. Geralt est parti sur les routes non pas pour parader, mais pour effectuer l’un ou l’autre travail qui lui était commandé. Or comme un imbécile, il se mêla de cette histoire alors qu'il n’était même pas à cinquante milles du pied des montagnes. Il voulait qu’après avoir versé toutes les larmes de son corps, la fille lui baise les mains de reconnaissance, à lui qui était son sauveur, et que son père le remercie à genoux. Or le père de la fille s’était enfui avec les pillards, et la jeune fille sur laquelle s’était répandu le sang du chauve, s’est mise à vomir et a eu une crise d’hystérie ; quand Geralt s'est approché d’elle, elle s’est évanouie de peur. Depuis ce temps, Geralt ne s'est, que très rarement mêlé de ce genre d’histoires. [6]

Dans Le Bout du monde[]


Dans Le Dernier Vœu[]


Dans La Saison des Orages[]


Dans La Voix de la raison[]

Après sa blessure reçu lors du désenvoutement de la stryge, Geralt continua son rétablissement au Temple de Melitele en compagnie de Nenneke, Iola la Première et Jaskier. Bien qu'invité par Nenneke à rester aussi longtemps qu'il le souhaite, l'Ordre de la Rose-Blanche vint pour chasser le sorceleur de leurs terres. Ceci mena notamment à un duel entre Geralt et Tailles de Dorndal, où Geralt arriva à vaincre son adversaire sans le toucher directement.

Geralt s'est entretenu avec Nenneke de sa relation complexe avec Yennefer, ainsi que de la stérilité de cette dernière. Il a également philosophé avec Jaskier de la condition de sorceleur avant de se décider de partir dans le sud avec celui-ci. Avant leur départ, un contact physique avec Iola la Première a déclenché une transe chez cette dernière, indiquant l'avenir funeste du sorceleur.

Dans Le Sang des Elfes[]


Dans Le Temps du Mépris[]


Dans Le Baptême du Feu[]


Le dernier jour du mois d’août, l'année de la Grande Guerre à Angren, sur le pont reliant les deux rives de la Iaruga aux abords du petit port fluvial connu sous le nom du Bastion Rouge. La participation de la hanse à la bataille fut indiscutablement honorable, mais elle eut aussi de fâcheuses conséquences. Milva, qui était enceinte, eut un tragique accident. Les autres furent sauvés par leur bonne fortune, aucun n’ayant été sérieusement blessé. Mais personne n’en tira pour autant avantage, ni même n’en attendit de remerciements. À l’exception du sorceleur Geralt. Car le sorceleur, en dépit de sa prétendue neutralité et de son indifférentisme maintes fois proclamé et manifestement fourbe, fit montre, au cours de cette bataille, d’une ferveur aussi profonde qu’exagérément démonstrative ; en d’autres termes, il se battit de manière tout à fait spectaculaire, pour ne pas dire… pour le spectacle. Il fut remarqué, et Meve, la reine de Lyria en personne, l’adouba chevalier. Cet adoubement, comme l’histoire allait le révéler, lui valut davantage de désagréments que d'avantages.[7]

Geralt avait toujours été un homme modeste, réfléchi et maître de lui ; en son for intérieur, il était simple et droit, tel un manche de hallebarde. Pourtant, l’avancement inattendu qui lui fut proposé et l’apparente bienveillance de la reine Meve le transformèrent : si Jaskier ne l’avait aussi bien connu, il eût pu croire qu’il en avait soudain les chevilles enflées. Plutôt que de disparaître au plus vite, incognito, de la scène, Geralt se pavanait dans la suite royale, se réjouissant de l’honneur qui lui était fait, goûtant les faveurs dont on le gratifiait, se délectant de sa gloire. Or la gloire et la renommée ne jouaient pas en leur faveur. Je rappelle à ceux qui l’auraient oublié que ce même sorceleur Geralt, à présent chevalier adoubé, était poursuivi par les organes de sécurité des Quatre Royaumes réunis depuis la rébellion des magiciens sur l’île de Thanedd ; que l’on tenta d’accuser Jaskier du crime d’espionnage ; que Milva, qui avait collaboré avec les dryades et les Scoia'tael, était impliquée dans le désormais célèbre massacre des humains aux frontières du bois de Brokilon ; et que Cahir aep Ceallach, le Nilfgaardien, citoyen d’une nation ennemie quoi qu’il puisse en dire, se trouvait du mauvais côté du front (chose difficilement justifiable). [7]

Le seul membre de cette équipe dont la biographie n’était entachée d’aucune affaire politique ou criminelle se révéla être le vampire. De sorte que, si l’un ou l’autre d’entre eux était démasqué, tous les autres risquaient eux aussi d’être empalés sur un piquet de tremble bien aiguisé. Chaque jour écoulé à l’ombre des étendards lyriens (un séjour, du reste, fort agréable, les premiers temps : ils étaient nourris à leur faim et en sécurité) décuplait ladite menace. Lorsque Jaskier rappela sans détour à Geralt, il fut quelque peu attristé, mais lui fit part de ses raisons, au nombre de deux. Premièrement, à cause du pénible accident dont elle avait été victime, Milva avait encore besoin d’une surveillance médicale et de soins ; or les rangs des soldats comptaient des barbiers-chirurgiens. Deuxièmement, l’armée de la reine Meve se dirigeait vers l’est, vers Caed Dhu ; or, avant de changer de direction et de se retrouver au beau milieu de la bataille du Pont, leur équipe s’acheminait elle aussi vers Caed Dhu, car ils espéraient recueillir auprès des druides qui y séjournaient des informations qui pourraient être utiles à leur quête. Des détachements de cavalerie et des groupes insoumis qui rôdaient dans la région d’Angren les avaient détournés de leur route initiale. À présent, sous la protection bienveillante de l’armée lyrienne, grâce aux faveurs et aux bonnes grâces de la reine Meve, la route vers Caed Dhu s’ouvrait de nouveau devant eux et, ma foi, elle paraissait directe et sans danger.[7]

Jaskier prévint le sorceleur que ce n’était là qu’une impression, qu’il ne fallait pas se fier aux apparences, que la bienveillance royale était illusoire et que promesse de grands n’était pas héritage. Le sorceleur ne voulut rien entendre. Mais la sagesse ne tarda pas à révéler de quel côté elle se trouvait. Lorsque se répandit la nouvelle qu’une expédition punitive envoyée par Nilfgaard arrivait du col de Klamat, à l’est, et marchait en force sur Angren, l’armée de Lyria fit aussitôt demi-tour pour se diriger vers le nord, vers les montagnes de Mahakam. Comme on pouvait s’en douter, ce changement de direction n’était pas du tout du goût de Geralt : il était pressé d’arriver chez les druides, pas à Mahakam ! Aussi naïf qu’un enfant, il se précipita chez la reine Meve dans l’intention d’obtenir son congé de l’armée et la bénédiction royale pour ses projets personnels. Cet instant marqua la fin de la bienveillance royale ; quant au respect et à l’admiration pour le héros de la bataille du Pont, ils partirent en fumée. L’on rappela sèchement au chevalier Geralt de Rivia ses devoirs chevaleresques envers la couronne. Il fut conseillé à Milva, toujours affaiblie, au vampire Régis et à Jaskier de rejoindre la colonne de fugitifs et de civils qui se traînait derrière les impedimenta. Cahir aep Ceallach, grand gaillard de belle stature qui n’avait aucunement l’air d’un civil, fut ceint de l’écharpe blanche et bleu ciel et incorporé à la compagnie indépendante, comme on l’appelait, c’est-à-dire à un détachement de cavalerie composé des pires canailles ramassées sur les chemins par les troupes lyriennes. C’est ainsi qu'ils furent séparés, et tout semblait indiquer que leur expédition allait bel et bien prendre fin.[7]

Lorsqu’elle fut informée de la nouvelle tournure des événements, Milva se déclara sur-le-champ en bonne santé et d’attaque et fut la première à donner le signal de la retraite. Cahir balança les couleurs royales dans les fourrés et déserta la compagnie indépendante et Geralt déguerpit des luxueuses tentes de la chevalerie d’élite. Au cours de la nuit du 5 au 6 septembre, toute cette équipe abandonna en tapinois le corps d’armée de la reine Meve. Avant de faire leurs adieux à l’armée lyrienne, ils prirent soin de s'approvisionner généreusement, sans en demander l’autorisation au chef des quartiers-maîtres. Et c’est ainsi que la hanse se retrouva sur les chemins et la liste, déjà longue par le passé, des gens qui ne les portaient pas dans leur cœur s’allongea davantage. Geralt de Rivia, chevalier sans peur et sans reproche, abandonna les rangs de la chevalerie avant même que son adoubement soit confirmé par un brevet et que le héraut de la cour ait pu lui constituer un blason. Quant à Cahir aep Ceallach, il eut le temps, dans le grand conflit opposant Nilfgaard aux Nordlings, de lutter dans les rangs des deux armées et de les déserter toutes deux avant d’être condamné à mort par contumace par chacune d’elles. Le reste de la compagnie ne se trouvait guère dans une meilleure situation. Au bout du compte, une corde est une corde, et peu importe la raison pour laquelle on est pendu : manquement à l’honneur de la chevalerie, désertion, ou attribution du nom de « Draakul » à un mulet de l’armée.[7]

Ils accomplirent des efforts titanesques pour mettre entre le corps d’armée de la reine Meve et eux-mêmes la plus grande distance possible. Ils filèrent sur leurs chevaux aussi vite qu'ils pouvaient, vers le sud, vers la Iaruga, avec l’intention de se rendre sur la rive gauche. Pas uniquement pour s'éloigner de la reine et de ses partisans, mais aussi parce que la région d’Autre Rive, avec ses zones inhabitées, était moins dangereuse que celle d’Angren, ravagée par la guerre. Pour se rendre chez les druides de Caed Dhu, il était bien plus raisonnable de voyager sur la rive gauche plutôt que sur la droite. Cela pouvait sembler paradoxal, car la rive gauche de la Iaruga, c’était déjà Nilfgaard, l’Empire ennemi… Ce choix stratégique était l’œuvre du sorceleur Geralt qui, après sa défection de la confrérie des fourbes adoubés, avait récupéré pour une grande part son entendement, sa capacité de réflexion et sa prudence coutumière. Le plan du sorceleur allait se révéler lourd de conséquences et influerait sur le sort de tous les membres de l’expédition.[7]

Lorsque ils eurent enfin atteint la Iaruga, ce fut pour constater qu’une foule de Nilfgaardiens traversaient déjà le pont reconstruit sur le Bastion Rouge, poursuivant leur offensive sur Angren et au-delà, sans aucun doute, en Temeria, à Mahakam et le diable sait jusqu’où avait planifié d’avancer l’état-major de Nilfgaard. Il n’était pas question de traverser la rivière dans la foulée, ils devaient se cacher et attendre que les armées aient fini de passer. Ils restèrent tapis deux jours entiers dans l’oseraie fluviatile, cultivant les rhumatismes et nourrissant les moustiques. Comble de la malchance, le temps se gâta rapidement, il se mit à bruiner, un vent de tous les diables se leva, si glacial que les dents peinaient à s’ajuster les unes sur les autres. La pluie incessante et l’oisiveté forcée gâtèrent notre humeur et éveillèrent diverses idées noires. Surtout chez le sorceleur. Naguère déjà, Geralt avait pour habitude de compter les jours qui le séparaient de Ciri et, dans sa conception, chaque jour hors des routes l’éloignait de plus en plus de la jeune fille. Coincé dans cette oseraie humide, dans le froid et sous la pluie, le sorceleur devenait plus morose et renfrogné d’heure en heure. Il clopinait beaucoup et, quand il pensait que personne ne le voyait ni ne l’entendait, il jurait et sifflait sous l’effet de la douleur dû à ses blessures au cours de la sédition des magiciens sur l’île de Thanedd.[7]

Grâce aux soins des dryades du bois de Brokilon, les os fracturés s’étaient ressoudés et les blessures avaient guéri, mais, visiblement, elles n’avaient cessé de le tourmenter. Le sorceleur souffrait, tant dans sa chair que dans son âme, comme on dit, et il était aigre comme le raifort, mieux valait éviter de l’aborder. Ses rêves revinrent le hanter. Le 9 septembre (c’était le matin, car il récupérait de son tour de garde) il bondit soudain sur ses pieds en criant et se saisit de son épée ; la hanse furent tous effrayés. On aurait dit qu’il était victime d’un amok, mais, par chance, il retrouva instantanément ses esprits. Il s’éloigna, revint rapidement vers eux, la mine renfrognée, et déclara tout de go qu’il dissolvait l’équipe et qu’il poursuivait sa route en solitaire car, quelque part, là-bas, il se passait des choses terribles, le temps pressait, la situation commençait à devenir dangereuse, et il ne voulait mettre personne en péril. Son bla-bla et ses raisonnements étaient d’un tel ennui que personne n’eut envie de discuter. Même le vampire, d’ordinaire si éloquent, manifesta son dédain par un haussement d’épaules, Milva par un crachat, et Cahir en lui rappelant sèchement qu’il savait ce qu’il avait à faire et que, pour ce qui était du danger, l’épée qu’il portait à sa ceinture n’était pas là pour épater la galerie. Ensuite cependant, tous se murèrent dans le silence et se tournèrent vers Jaskier s’attendant sans aucun doute qu'il profite de l’occasion et qu'il s'en retourne chez lui. Inutile d’ajouter qu’ils se trompaient lourdement. Toutefois, cet épisode convainquit la hanse de mettre fin à ce marasme et poussa à commettre un acte téméraire : traverser la Iaruga par le pont reconstruit du Bastion Rouge, au nez et à la barbe des sentinelles et des patrouilles nilfgaardiennes.[7]

L’entreprise n’était démentielle et potentiellement mortelle qu’en apparence ; en réalité, tout fonctionna comme sur des roulettes. Après le passage des régiments de ligne, le pont fut envahi de convois, de véhicules, de troupeaux qui circulaient dans les deux sens. Des foules variées traversaient également le pont, composées notamment d’étranges groupes de civils parmi lesquels nous nous fondîmes sans difficulté. C’est ainsi que le dixième jour du mois de septembre ils passèrent tous sur la rive gauche de la Iaruga. Ils furent interpellés une fois seulement par un garde à qui Cahir, en fronçant les sourcils d’un air impérieux, lança d’un ton menaçant quelque phrase sur le service impérial, ponctuant ses propos de jurons militaires divers très imagés et diablement efficaces. Avant que quelqu’un d’autre ait eu le temps de s’intéresser à eux, ils étaient déjà sur l’autre berge de la rivière, et ils s’enfoncèrent au plus profond de la forêt, car le seul chemin menant au sud grouillait de Nilfgaardiens, ce qui ne les arrangeait guère.[7]


Dans La Tour de l'Hirondelle[]


La hanse prit donc la direction du sud, vers les Versants, contrées situées au pied des montagnes d'Amell Ils partirent en grand cortège. On y trouvait à peu près tout: des jeunes filles, des chasseurs de miel, des trappeurs, des mères, des enfants, des jeunes-filles, des animaux domestiques, des effets personnels, des jeunes filles... Et du miel Beaucoup, beaucoup de miel. Tout était englué dans le miel, même les jeunes filles.[7]

La caravane progressait à l'allure des marcheurs et des chariots; la cadence, pourtant, ne faiblissait pas, car ils suivaient un itinéraire précis sans s'égarer, comme guidés par un fil: les chasseurs de miel connaissaient les routes, les sentiers et les levées de terre entre les étangs. Et cette connaissance du terrain se révéla fort utile, oh oui! Surtout qu'un fichu crachin s'était soudain mis à tomber et Autre Rive tout entière se retrouva plongée dans un brouillard plus épais que de la crème fraîche. Sans les chasseurs de miel la hanse serait perdus à coup sûr, ou noyés dans quelque marécage. En outre, ils n'avaient pas non plus besoin de se préoccuper de l'organisation et de la préparation du ravitaillement: ils étaient nourris trois fois par jour, en abondance, quoique sans raffinement. Et ils se permettaient, après le repas, de rester quelques instants allongés, le ventre tourné vers le ciel.[7]

En bref, c'était magnifique. Même ce vieux raseur de sorceleur, ce rabat-joie, retrouva le sourire et reprit un peu goût à la vie, car il avait calculé qu'ils parcouraient une quinzaine de miles par jour, alors que depuis leur départ de Brokilon pas une seule fois ils n'avaient réussi une telle performance. Geralt n'avait rien à faire, car même si le Bois sacré humide était effectivement humide, sacrément humide même, il n'avait encore rencontré aucun monstre. Bien sûr, la nuit, des striges hurlaient de temps en temps, les pleureuses des bois gémissaient, et des feux égarés dansaient dans les marécages. Mais rien de bien exceptionnel. A dire vrai, ils étaient un peu inquiets en songeant qu'ils suivaient une direction choisie de manière quelque peu hasardeuse, et de nouveau sans objectif précis. Mais, comme l'avait exprimé le vampire Régis, en l’absence d’objectif précis, mieux valait aller de l'avant plutôt que faire du surplace, ou, pis encore, reculer.[7]

Dans La Dame du Lac[]


Après La Dame du Lac[]


Sous la plume de Sapkowski[]

L’inconnu n’était pas vieux, mais il avait les cheveux pratiquement blancs. Sous son manteau, il portait un pourpoint de cuir râpé, lacé à l’encolure et sur les manches. Quand il se débarrassa de son manteau, tous remarquèrent le glaive suspendu à sa ceinture dans son dos. Qu’il eût une arme n’avait en soi rien d’étonnant : à Wyzima, presque tout le monde se promenait armé. Cependant, personne ne portait son glaive suspendu dans le dos comme un arc ou un carquois.
— « Le Sorceleur », dans la collection Le Dernier Vœu.


J’ai connu là-bas une mutation ordinaire. D’abord l’épreuve des Herbes et puis les choses habituelles : les hormones, les plantes, la contamination par un virus. Une fois. Deux fois. Jusqu’à ce que ça réussisse. Il paraît que j’ai très bien supporté les changements, je n’ai pas été longtemps malade. J’ai donc été considéré comme un gosse d’une très grande résistance et choisi pour d’autres… expériences plus compliquées. Là, ç’a été moins facile. Beaucoup moins facile. Mais, comme tu le vois, j’ai survécu. Je suis le seul de tous ceux qui avaient été sélectionnés pour ces expériences.
C’est depuis cette époque que j’ai les cheveux blancs. Un problème de dépigmentation. Un effet secondaire, comme on dit. C’est un détail. Il n’est pas très gênant.

— « La voix de la raison 4 », dans la collection Le Dernier Vœu.


Des erreurs ? Bien sûr que j’en ai commis.
Mais je m’en tenais à mes principes. Non, je ne respectais pas un code. J’avais pris l’habitude de me retrancher derrière un code. Les gens aiment ça. On respecte les gens qui ont un code et on a de la considération pour eux.
Les sorceleurs n’en ont pas. Il n’a jamais existé de code de sorceleur. Je m’en suis inventé un. Tout simplement. Et je m’y suis tenu. Toujours…
Pas toujours.
Il y avait, en effet, des situations qui laissaient croire qu’il n’y avait pas de place pour les doutes, quels qu’ils soient. Des situations où j’aurais dû me dire : “Qu’est-ce que ça peut me faire ? Ce n’est pas mon problème, je ne suis qu’un sorceleur.” Des situations où il aurait fallu écouter la voix de la raison. Où j’aurais dû écouter mon instinct, à défaut, celui que dicte l’expérience. Et que dicte la peur ordinaire, la plus ordinaire des peurs.
J’aurais dû écouter la voix de la raison. Alors…
Je ne l’ai pas fait.
Je pensais choisir le moindre Mal. J’ai choisi le moindre Mal. Le moindre Mal ! Je suis Geralt de Riv. On m’appelle aussi le Boucher de Blaviken.

— « La voix de la raison 4 », dans la collection Le Dernier Vœu.


Quel horrible sourire, pensa Geralt en voulant saisir son épée. J’ai vraiment une sale gueule. Mes yeux papillotent horriblement. Est-ce là mon portrait tout craché ? Par la peste.
— « Le Feu éternel », dans la collection L'Épée de la Providence.


Le cavalier avait des cheveux blancs comme le lait, plaqués sur le front par un bandeau de cuir, et un manteau de laine noir retombant sur la croupe de sa jument alezane.
— « Quelque chose en plus », dans la collection L'Épée de la Providence.


Il descendit de cheval et enleva son manteau. Le marchand remarqua l’épée que l’inconnu portait en bandoulière et le baudrier lui barrant le torse. Il avait le sentiment d’avoir déjà entendu parler d’individus portant leurs armes de cette manière. Sa veste de cuir noir coupée à la taille et ses longues manchettes cloutées d’argent pouvaient indiquer que l’inconnu provenait de Novigrad ou de ses environs. La mode pour de tels vêtements était dernièrement répandue parmi la jeunesse, mais l’inconnu n’était plus un jeune homme.
Le cavalier se retourna après avoir déchargé sa monture ; son médaillon rond suspendu sur son torse à une chaîne d’argent se mit à frémir ; il tenait sous le bras une petite chope ferrée et un long paquet sanglé couvert de peaux.[...]
[...]L’inconnu sortit lentement, très lentement, de derrière le chariot et se dirigea vers le centre du pont. Yurga le voyait de dos. Il remarqua que son épée n’était pas la même que celle qu’il avait vue auparavant. Il s’agissait d’une belle arme : la poignée, la garde et les ornements de fer du fourreau brillaient comme des étoiles. Même au crépuscule, la lumière continuait d’en émaner.

— « Quelque chose en plus », dans la collection L'Épée de la Providence.


Il avait changé. Il donnait l’impression d’avoir vieilli. Triss savait que c’était biologiquement impossible. Certes, les sorceleurs vieillissaient, mais à un rythme trop lent pour qu’un simple mortel ou une magicienne comme elle puisse constater les effets du temps sur eux. Cependant, il lui suffit d’un regard pour comprendre que la mutation pouvait en effet retarder le processus physique du vieillissement, mais pas le processus psychique. Le visage de Geralt, sillonné de rides, en était la preuve flagrante.
Le Sang des Elfes, Chapitre 2.


Des épines d’acier de six pouces de long apparurent au bout des doigts tendus du magicien. Elles se plantèrent dans la poitrine et dans l’épaule de Geralt dans un étourdissant fracas. Une vague d’énergie jaillit en force des épines. Le sorceleur, pris de convulsions, fut propulsé vers l’arrière. Le choc fut tel qu’il sentit et entendit ses dents – qu’il serrait à cause de la douleur – craquer et se briser. Au moins deux d’entre elles.
Le Sang des Elfes, Chapitre 6.


— Une maison ? demanda soudain la magicienne. Quelle maison ? Tu en as une, toi ? Tu veux construire une maison ? Oh… pardonne-moi. Je n’aurais pas dû…
Il se taisait. Il était en colère contre lui-même. En la laissant accéder à ses pensées, il lui avait involontairement permis de lire dans ses désirs la concernant.
— Joli rêve. (Yennefer lui caressa doucement l’épaule.) Une maison. Construite de tes propres mains, et toi et moi vivant à l’intérieur. Toi, tu élèverais des chevaux et des brebis, moi, je m’occuperais du jardin, je ferais la cuisine et je carderais de la laine que l’on vendrait au marché. Avec le sou que nous rapporterait la vente de la laine et de divers produits de la terre, nous achèterions ce qui nous serait indispensable – parions sur des chaudrons en cuivre et des râteaux en fer. De temps en temps, Ciri nous rendrait visite avec son mari et ses trois enfants, Triss Merigold passerait parfois et resterait avec nous quelques jours. Nous vieillirions joliment et dignement. Et lorsque je m’ennuierais, le soir, tu jouerais pour moi de ta cornemuse que tu aurais toi-même bricolée. La cornemuse, comme chacun sait, est le meilleur remède contre le spleen.
Le sorceleur se taisait. La magicienne se racla la gorge doucement.
— Je te demande pardon, dit-elle finalement.
Il se redressa sur son coude, se pencha, l’embrassa. Elle s’agita violemment, l’enlaça. En silence.

Le Temps du Mépris, Chapitre 3.


Le sorceleur se rapprocha un peu. Jaskier ne voyait pas l’expression de son visage, seuls étaient visibles ses cheveux blancs et le duvet de sa barbe blanche, qui – on le devinait même dans le noir – datait de plusieurs jours.[...]
- Tu as un rasoir ?
- Hein ? Bien sûr que j’en ai un.
- Tu me le prêteras demain matin. Cette barbe me rend fou.

Le Temps du Mépris, Chapitre 5.


Malgré elle, Milva jeta un coup d’œil à l’entrée de la grotte où elle venait à l’instant de voir le blessé. Beau brin d’homme, pensa-t-elle instinctivement, un peu maigre, mais tout en muscles… La tête blanche, mais le ventre plat, comme un petit jeunot… On voit qu’il se nourrit de travail et pas de lard ni de bière.
Le Baptême du Feu, Chapitre 1.


Reynart de Bois-Fresnes éclata de rire. Pas Geralt : les bons mots sur le basilic et le miroir avaient cessé de l’amuser déjà du temps de sa formation à Kaer Morhen, les professeurs en ayant usé et abusé à l’excès. Les plaisanteries sur les vierges et les licornes le laissaient pareillement de marbre. Le summum de la stupidité et de la vulgarité revenant, à Kaer Morhen, aux nombreuses variantes de la boutade mettant en scène une dragonnesse et un jeune sorceleur supposé, dans le cadre de son stage, lui serrer la main droite.
La Dame du Lac, Chapitre 3.


Geralt ressentit une angoisse soudaine, oubliée et assoupie, mais qui venait de s’éveiller quelque part au fond de lui. Il ressentait une attirance naturelle, étrange et difficile à expliquer, pour les rousses ; à plusieurs reprises déjà, cette pigmentation particulière du système pileux l’avait poussé à commettre des bêtises. Il convenait en conséquence que le sorceleur se tînt sur ses gardes, et il se l’imposa fermement. La tâche, du reste, lui était simplifiée. Un an venait de s’écouler justement depuis que l’envie de commettre ce genre de bêtises lui était passée.
La Saison des Orages, Chapitre 5.


Apparitions[]

Notes et références[]

Notes[]


Références[]

  1. "Nie bądź, kurwa, taki Geralt" - Interview communautaire.
    Piotr Szczygielski: Ile (choćby w przybliżeniu) lat ma Geralt? Z naszego szacowania wynika, że około 45 lat...
    AS: Ma (w chwili "Chrztu ognia") ponad pięćdziesiąt. Ale nie przyznaje się i nikomu nie powiedział, ile ponad. Wiedźmini starzeją się wolniej od zwykłych ludzi i mniej widocznie, niż zwykli ludzie. Wiedźminowi, który ma lat sześćdziesiąt, też nikt nie da więcej niż czterdzieści pięć. W świecie wiedźmina ludzie osiągają co prawda wyższą średnią wieku, niż w "naszym" średniowieczu, ale jednak i tu wahano by się zlecać mokrą robotę, walkę z potworami "dziadowi po pięćdziesiątce". Dlatego Geralt ukrywa wiek.
  2. Le Sang des Elfes, Chapitre 2.
  3. 3,0 et 3,1 L'Épée de la Providence, Le Feu éternel
  4. 4,0 et 4,1 Le Temps du Mépris, Chapitre 1.
  5. 5,0 et 5,1 Le Baptême du Feu, Chapitre 7.
  6. 6,0 6,1 6,2 et 6,3 Le Dernier Vœu, La Voix de la raison 4.
  7. 7,00 7,01 7,02 7,03 7,04 7,05 7,06 7,07 7,08 7,09 7,10 et 7,11 La Tour de l'Hirondelle, Chapitre 3