Sorceleur Wiki

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Scolopendromorphe (V.O. : Skolopendromorf ; Yghern en Hen llinge) est une créature brun foncé mesurant dans les deux toises. Il a de longues antennes qui capte odeurs et chaleur.

Sous la plume de Sapkowski[]

Dans une modeste clairière, au pied d’un escarpement rocheux, un petit être vêtu d’une vareuse grise était acculé contre un charme. À cinq pas de lui, quelque chose s’approchait lentement en remuant les herbes. Ce quelque chose brun foncé mesurait dans les deux toises. Tout d’abord, Geralt pensa qu’il s’agissait d’un serpent, mais il remarqua des pattes jaunes, mobiles, crochues et les segments plats d’un long thorax. Il comprit que ce n’était pas un serpent. Que c’était bien pire.
Pressé contre l’arbre, le petit être ne cessait de pousser de petits cris plaintifs. Les longues antennes frémissantes du myriapode géant, captant odeurs et chaleur, dépassaient au-dessus des herbes.
— Ne bouge pas ! hurla le sorceleur en tapant du pied pour détourner l’attention du scolopendromorphe.
Mais le myriapode ne réagit pas : ses antennes venaient de repérer le parfum de sa prochaine victime. Le monstre se mit en branle, s’enroula en S et s’élança. Ses pattes d’un jaune éclatant scintillaient à travers les herbes avec la régularité des rames d’une galère.
— Yghern ! cria Braenn.
En deux bonds, Geralt atteignit la clairière. Il retira en courant l’épée de son fourreau dorsal. D’un coup de hanche et profitant de son élan, il projeta sur le côté le petit être pétrifié dans un buisson de ronces. Le scolopendromorphe commença à frémir dans l’herbe ; il piétina puis se jeta sur le sorceleur en soulevant ses segments antérieurs et en faisant claquer ses crochets suintant de venin. Geralt fit un pas de danse, sauta par-dessus la carcasse plate du monstre et, se retournant, essaya de frapper de son épée un interstice vulnérable de la carapace thoracique. Le monstre fut néanmoins trop rapide ; l’épée ripa sur l’enveloppe chitineuse sans l’entamer, comme si un épais tapis de mousse avait amorti le coup. Geralt essaya de se sauver, mais sans vivacité. Le scolopendromorphe enroula avec une force colossale son abdomen autour des jambes du sorceleur qui perdit l’équilibre. Celui-ci voulut s’en libérer pour s’en extraire. Sans succès.
Le myriapode s’incurva et se retourna pour le saisir avec ses forcipules. Ce faisant, il érafla violemment l’arbre en se lovant autour de lui. À ce moment-là, une flèche siffla au-dessus de la tête de Geralt ; elle traversa bruyamment la carapace de l’animal, clouant celui-ci au tronc de l’arbre. Le myriapode s’entortilla, brisa la flèche et se dégagea ; mais déjà deux autres projectiles le frappaient. Le sorceleur put rejeter avec ses pieds l’abdomen ondoyant et roula sur le côté.
Un genou à terre, Braenn tirait flèche sur flèche avec une vitesse inouïe, sans jamais rater le scolopendromorphe. Celui-ci brisait les empennes ; mais chaque flèche supplémentaire le clouait à l’arbre. L’animal à gueule plate, luisante et roux foncé, faisait claquer sa mâchoire ; il refermait ses crochets là où les pointes des flèches le transperçaient, pensant stupidement pouvoir ainsi frapper l’ennemi qui le blessait.
Geralt sauta de côté et mit un terme au combat d’un seul coup d’épée assené à toute volée. L’arbre fit office de billot.

— « L'Épée de la Providence », dans la collection L'Épée de la Providence.


Notes et références[]

Notes[]


Références[]