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Vysogota de Corvo est un anachorète vivant bien cachée au milieu des marécages de Pereplut. Dans un endroit désert plongé éternellement dans le brouillard, où personne n’osait s’aventurer.

Apparence et caractère[]

Vysogota de Corvo est un vieillard au front sillonné de rides, à la barbe grise taillée en pointe et aux longs cheveux blancs qui retombaient sur ses épaules, en dépit d’une calvitie étendue sur le sommet de son crâne. [1].

Vysogota de Corvo dans la Saga[]

Avant La Tour de l'Hirondelle[]

Vysogota fut jadis médecin. Chirurgien. Et aussi alchimiste, chercheur, historien, philosophe, moraliste. Il était professeur à l’académie d'Oxenfurt. Il dut se sauver après la publication d’une certaine œuvre qui fut considérée comme impie, ce qui, à l’époque, il y a cinquante ans de cela, était passible de la peine de mort. Il dut émigrer. Sa femme ne voulant pas partir, elle le quitta. Quant à lui, il continua sa route plus loin, vers le sud, dans l’empire de nilfgaard. Il finit par devenir chargé de cours d’éthique à l’académie impériale de Castell Graupian, où il exerça pendant près de dix ans. Mais il dut fuir cet endroit également après la publication d’un certain traité... Soit dit entre parenthèses, l’ouvrage en question parlait du pouvoir totalitaire et du caractère criminel des guerres d’occupation, mais officiellement on lui reprocha de s’être fait le défenseur d’un mysticisme métaphysique et d’un schisme clérical. Il fut reconnu qu'il avait agi à l’instigation des groupements sacerdotaux révisionnistes expansifs qui régissaient de fait les royaumes de Nordling. Ce qui était assez drôle au regard de sa condamnation à mort pour athéisme vingt ans auparavant! En réalité, les prêtres expansifs étaient depuis longtemps tombés dans l’oubli dans les régions du Nord, mais à Nilfgaard on ne l’entendait pas de cette oreille. Mêler le mysticisme et les superstitions à la politique était passible de poursuites et sévèrement puni.[1]

Bien plus tard, avec le recul, il pensa que si il avait cédé et fait preuve de repentir, l’affaire se serait peut-être dissipée et l’empereur se serait contenté de le disgracier sans prendre à son encontre des mesures drastiques. Mais il était aigri. Sûr de ses raisons, qu'il estimait intemporelles, supérieures au pouvoir politique, quel qu’il soit. Il se sentait humilié, injustement humilié. Victime d’un pouvoir despotique. Il a donc noué des contacts étroits avec des dissidents qui luttaient secrètement contre le tyran. Avant d’avoir compris, il se retrouva en prison avec ces mêmes dissidents et certains d’entre eux, épouvantés par la perspective d’être torturés, l’ont désigné comme le principal idéologue du mouvement. L’empereur usa de son droit de grâce mais il fut néanmoins banni et menacé d’être exécuté sur-le-champ s'il revenait sur les terres impériales.[1]

Vysogota s'est alors fâché contre le monde entier, contre le royaume, l’Empire et les universités, les dissidents, les fonctionnaires, les hommes de loi. Contre ses collègues et amis qui, d'un coup de baguette magique, avaient cessé de l’être. Contre sa seconde femme qui, tout comme la première, considérait que les ennuis de son mari étaient une raison suffisante pour divorcer. Contre ses enfants qui l’avaient renié. Il est devenu un anachorète. Là, dans la province d’Ebbing, dans les marécages de Pereplut. Il repris la demeure reçue en héritage d’un vieil ermite dont il avait fait autrefois la connaissance. La malchance voulut que Nilfgaard annexe Ebbing et il se retrouva de nouveau sur le territoire de l’Empire. Or il n’avait plus ni la force ni l’envie de reprendre la route, c’est pourquoi il dut se cacher. Les sentences impériales ne sont pas soumises à prescription, même dans le cas où l’empereur qui les a rendues n’est plus de ce monde et où son successeur n’a aucune raison d’apprécier et de partager ses points de vue. La sentence de mort reste en vigueur. Ainsi en ont décidé le droit et la coutume à Nilfgaard. Les sentences pour trahison ne peuvent être abrogées ni bénéficier de l’amnistie prononcée par chaque nouvel empereur après son couronnement. Après son accession au trône, le nouveau souverain amnistie tous ceux que son prédécesseur a condamnés... à l’exception des hommes reconnus coupables de trahison envers l’État. Peu importe qui règne à Nilfgaard : s’il vient à se savoir qu'il vit toujours sur le territoire impérial alors qu’on l’en a banni, sa tête tomberait sur l’échafaud.[1]

Dans La Tour de l'Hirondelle[]

C'est dans les marais de Pereplut que le vieil ermite trouva Ciri, presque morte, à l'aube du 27 septembre 1267. Il la ramena chez lui et prit soin d'elle jusqu'à ce qu'elle retrouve sa santé. Bien que Ciri soit très renfermée et méfiante au début, Vysogota fut impressionné par cette jeune fille qui semblait être lettrée, bien élevée et connaissait le langage ancien. Finalement il réussit à la persuader de se raconter réciproquement leurs histoires.

Vysogota commença et raconta son histoire qui est celle du background ci-dessus. Puis Ciri raconta la sienne et ne lui cacha rien : sa naissance de princesse de Cintra, le massacre, son errance, Geralt et Yennefer, sa fuite par la tour de l'île de Thanedd Tor Lara, le désert, sa vie chez les Rats et enfin sa fuite de La Licorne et la blessure qui va avec. Ce point précis fut finalement un sujet de désaccord entre Vysogota et Ciri : Ciri dit avoir été blessée le soir de l'équinoxe, donc le 23 septembre, alors que Vysogota dit l'avoir trouvée le 27 septembre avec une blessure de 8 à 10 heures tout au plus. Vysogota en viendra à la conclusion que les pouvoirs de Ciri sont bien plus puissants qu'elle ne le soupçonne, surtout après avoir réussi à utiliser le portail de Tor Lara, et que la seule explication de leur désaccord est que Ciri a fait un bond de trois jours dans le futur pour échapper à ses poursuivants de La Licorne. Il lui indiquera qu'il existe une autre tour encore plus mythique que celle de Thanedd, Tor Zireael, trouvera dans ses livres des indications sur son emplacement probable et lui dira que son avenir se trouve là bas.

La veille de Saovine, Ciri quitte Vysogota pour entamer son voyage vers Tor Zireael. Le soir même, la nuit des sortilèges et des grandes peurs d'après la légende, Ciri passe par le village de Dun Dâre où elle exécute quatre malfrats à sa recherche qui terrorisaient le village. Cette même nuit, après bien des années de fonctionnement, le cœur de Vysogota décida qu'il était temps de s'arrêter.

Quand Ciri parviendra enfin à entrer dans la Tour de l'Hirondelle, Vysogota lui apparaît pour une ultime discussion depuis le royaume des morts. Plus tard, elle retourna dans les marais de Pereplut accompagnée de Yennefer et Geralt pour retrouver les restes de Vysogota et les placer dans un cercueil convenable.

Dans La Dame du Lac[]

Sous la plume de Sapkowski[]

Si ce jour-là, à la tombée de la nuit, quelqu’un était parvenu à se glisser subrepticement jusqu’à la cabane au toit de chaume pentu et couvert de mousse, perdue au milieu des marécages; s’il avait regardé à travers l’une des fentes des volets, il aurait vu dans la pièce faiblement éclairée par des chandelles une adolescente, la tête enveloppée de gros bandages, reposer sur un bat-flanc tapissé de peaux, aussi immobile qu’un cadavre. À côté d’elle, il aurait vu un vieillard au front sillonné de rides, à la barbe grise taillée en pointe et aux longs cheveux blancs qui retombaient sur ses épaules, en dépit d’une calvitie étendue sur le sommet de son crâne. Il aurait pu observer le vieillard allumer une chandelle, placer un sablier sur la table, aiguiser une plume et se pencher au-dessus d’une feuille de parchemin. Il l’aurait vu, pensif, en pleine réflexion, se parlant à lui-même sans quitter des yeux la jeune fille allongée sur le bat-flanc.

Mais c’était impossible, personne n’aurait pu les voir. La cabane de l’anachorète Vysogota était bien cachée au milieu des marécages. Dans un endroit désert plongé éternellement dans le brouillard, où personne n’osait s’aventurer.

La Tour de l'Hirondelle, Chapitre ?.


« Il faut être bien fat en vérité, et manquer terriblement de discernement pour nommer justice le sang qui coule de l’échafaud. »
La Tour de l'Hirondelle, Chapitre ?.


—Vois-tu, poursuivit Esterad, il existe dans chaque État des fanatiques qui veulent imposer une certaine conception de l'ordre public. Dévoués corps et âme à cette idée, ils sont prêts à tout pour la défendre. Y compris à commettre des crimes, car la fin, selon eux, justifie les moyens et renverse la morale. Ils n’assassinent pas, ils sauvent l’ordre public. Ils ne torturent pas, ne font pas de chantage: ils protègent la raison d’État et luttent pour la paix. Pour ces gens, la vie d’une entité, dès lors que celle-ci constitue à leurs yeux une entrave au dogme de l’ordre établi, ne vaut rien, ne mérite pas la moindre considération. Ces gens oublient que la société qu’ils servent est justement composée de ces entités. Ils voient large, comme on dit... ce qui est le plus sûr moyen de ne plus distinguer les pièces du puzzle.
—Nicodemus de Boot, ne put s’empêcher d’intervenir Dijkstra.
—Pas loin, mais raté. (Le roi de Kovir sourit de plus belle, dévoilant ses dents blanches comme l’albâtre.) Vysogota de Corvo. Moins connu, mais lui aussi bon moraliste et bon philosophe. Lis-le, je te le recommande. Peut-être reste-t-il encore un de ses livres chez vous, en Rédanie, si vous n’avez pas tout brûlé.

La Tour de l'Hirondelle, Chapitre ?.


« Tout a déjà eu lieu jadis, tout s’est déjà produit. Et tout, jadis, a déjà été décrit. »
La Dame du Lac, Chapitre ?.


— L’histoire, reprit le sorceleur en souriant, ce sont des récits, mensongers pour la plupart, d’événements, sans importance pour la plupart, qui nous sont transmis par des historiens, crétins pour la plupart.
— Je devine là aussi quel est l’auteur de cette citation, dit Addario Bach dans un large sourire. Vysogota de Corvo, philosophe et moraliste. Également historien.

La Saison des Orages, Chapitre ?.


Apparitions[]

Notes et références[]

Notes[]


Références[]

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 La Tour de l'Hirondelle, Chapitre 1.