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Ortolan était un magicien et l'un des dix-huit maîtres de l’hybridation, de la mutation et de la modification génétique de Rissberg en 1245. Il était l’inventeur de la célèbre décoction de mandragore, un élixir utilisé par les magiciens afin d’enrayer le processus de vieillissement. [1]. Son assistant est Sorel Degerlund.

Apparence et caractère[]

Ortolan était l’inventeur de la célèbre décoction de mandragore, un élixir utilisé par les magiciens afin d’enrayer le processus de vieillissement. Ortolan lui-même, lorsqu’il eut enfin mis au point la formule magique du fluide, indubitablement efficace, n’en profita guère, car il était alors déjà plus que centenaire. L’élixir prévenait le vieillissement, mais ne permettait nullement de rajeunir. C’est donc la raison pour laquelle Ortolan, bien qu’il utilisât le remède depuis longtemps, avait toujours l’air d’un vieux birbe, surtout comparé à ses confrères : des magiciens séniles qui avaient l’air d’hommes dans la fleur de l’âge, et des magiciennes délabrées par la vie qu’on prendrait pour des jeunes filles. Les magiciennes éclatantes de jeunesse et de charme ainsi que les magiciens tout juste grisonnants, dont les véritables dates de naissance étaient tombées dans l’oubli, veillaient au secret de l’élixir d’Ortolan comme à la prunelle de leurs yeux, et parfois même contestaient franchement son existence. Ils continuaient en revanche à persuader Ortolan que l’élixir était accessible universellement, grâce à quoi l’humanité était pratiquement immortelle et, par suite, parfaitement heureuse.[1]

Ortolan était une légende vivante, une personne exceptionnellement émérite dans l’art de la sorcellerie. Son obsession était la vulgarisation de la magie. Contrairement à de nombreux magiciens, il estimait que les bénéfices et les profits découlant du pouvoir surnaturel devraient être un bien commun et servir au renforcement du bien-être et du confort général, et à la félicité de tous. Chaque être humain, rêvait Ortolan, devrait être assuré d’un accès gratuit aux remèdes et élixirs magiques. Les amulettes, talismans et tout artefact magique, devraient être également accessibles gratuitement et de manière universelle. La télépathie, la télékinésie, la téléportation et la télécommunication devraient être le privilège de chaque habitant. Pour y parvenir, Ortolan inventait sans cesse quelque chose. C’est-à-dire qu’il faisait des découvertes. Certaines aussi légendaires que lui-même.[1]

La réalité venait confirmer douloureusement les chimères du vieux sorcier. Aucune de ses inventions devant généraliser et démocratiser la magie n’avait jamais dépassé le stade du prototype. Tout ce qu’Ortolan avait inventé, et qui, en principe, devait être simple, se révéla terriblement compliqué. Ce qui était censé se fabriquer en série se révélait fichtrement onéreux. Ortolan, toutefois, ne se laissait pas abattre ; plutôt que de le décourager, les fiascos l’incitaient à poursuivre ses efforts. Qui le menaient à de nouveaux fiascos.[1]

Cela va de soi – et jamais une telle pensée ne serait venue à l’esprit d’Ortolan lui-même–, on soupçonnait qu’un vulgaire sabotage était à l’origine des infortunes de l’inventeur. Il ne s’agissait point ici – du moins pas uniquement – de la jalousie ordinaire de la confrérie des magiciens, de la répugnance à populariser un art que les magiciens préféraient voir conservé entre les mains d’une élite, c’est-à-dire, eux-mêmes. La crainte se portait davantage sur les découvertes à caractère militaire et meurtrier. Et cette crainte était légitime. Comme tout inventeur, Ortolan passait par des périodes de fascination pour le matériel explosif et inflammable, les bombardements, les chars blindés, les arquebuses, les bâtons frappeurs et les gaz toxiques. « La condition du bien-être », argumentait le vieillard, « est la paix universelle entre les peuples, et l’on obtient la paix grâce à l’armement. Le meilleur moyen de prévenir les guerres est l’intimidation par une arme terrifiante ; plus une arme est terrifiante, plus la paix est certaine et durable. » Puisque Ortolan n’avait pas l’habitude d’écouter les arguments, dans son groupe d’inventeurs furent dissimulés des saboteurs, qui torpillaient ses inventions les plus menaçantes. Presque aucune d’entre elles ne vit le jour.[1]

À l’exception d’un fameux lanceballe, ayant fait l’objet de nombreuses anecdotes. C’était une espèce d’arbalète télékinétique avec un grand réservoir pour des balles en plomb. Comme son nom l’indiquait, le lanceballe devait lancer des balles vers l’objectif, et ce par séries entières. Le prototype était sorti, ô miracle ! en dehors des murs de Rissberg ; il avait même fait l’objet de tests au cours d’une escarmouche. Avec des effets désastreux cependant. Interrogé sur l’utilité de l’arme, un tireur qui avait inauguré la trouvaille aurait répondu, à ce qu’on dit, que le lanceballe était comme sa belle-mère : lourd, moche, totalement inutile, et que le mieux qui restait à faire était d’aller le noyer dans la rivière. Le vieux magicien ne s’émut guère lorsqu’on lui relata ces propos. « Le lanceballe est un jouet », aurait-il déclaré, et il avait déjà sur la table un projet bien plus avancé, capable de frapper massivement. Lui, Ortolan, apporterait les bienfaits de la paix à l’humanité, dût-il pour cela exterminer auparavant la moitié du genre humain.[1]

Ortolan dans la Saga[]

Dans La Saison des Orages[]


Sous la plume de Sapkowski[]

Geralt ne fut guère surpris par l’aspect d’Ortolan. On disait qu’il était le plus vieux des magiciens vivants. Peut-être était-ce le cas effectivement, peut-être pas, mais il était à n’en pas douter, celui qui avait l’air d’être le plus vieux. C’en était à ce point étonnant que nul autre qu’Ortolan était l’inventeur de la célèbre décoction de mandragore, un élixir utilisé par les magiciens afin d’enrayer le processus de vieillissement. Ortolan lui-même, lorsqu’il eut enfin mis au point la formule magique du fluide, indubitablement efficace, n’en profita guère, car il était alors déjà plus que centenaire. L’élixir prévenait le vieillissement, mais ne permettait nullement de rajeunir. C’est donc la raison pour laquelle Ortolan, bien qu’il utilisât le remède depuis longtemps, avait toujours l’air d’un vieux birbe, surtout comparé à ses confrères : des magiciens séniles qui avaient l’air d’hommes dans la fleur de l’âge, et des magiciennes délabrées par la vie qu’on prendrait pour des jeunes filles. Les magiciennes éclatantes de jeunesse et de charme ainsi que les magiciens tout juste grisonnants, dont les véritables dates de naissance étaient tombées dans l’oubli, veillaient au secret de l’élixir d’Ortolan comme à la prunelle de leurs yeux, et parfois même contestaient franchement son existence. Ils continuaient en revanche à persuader Ortolan que l’élixir était accessible universellement, grâce à quoi l’humanité était pratiquement immortelle et, par suite, parfaitement heureuse.
La Saison des Orages, Chapitre 9.


» Tu peux ne pas le savoir, mais du temps de la jeunesse d’Ortolan, la misogynie battait son plein parmi les magiciens, et les amitiés masculines étaient en vogue, qui très souvent se muaient en quelque chose de plus, et même de beaucoup plus. Par suite, un jeune étudiant ou un adepte, souvent, n’avait pas le choix, il devait se montrer docile envers son aîné y compris sous cet angle. Cela ne plaisait pas trop à certains, mais ils le supportaient comme un bienfait de l’inventaire. Et d’autres apprécièrent. De ces derniers, comme tu as dû le comprendre déjà, faisait partie Ortolan. À la suite des expériences avec son maître, le jeunot, auquel fut alors collé son surnom d’oiseau, demeura toute sa longue vie un adepte fervent et enthousiaste des nobles amitiés et des nobles amours masculines, comme aiment à le dire les poètes. La prose, tu le sais, définit la chose plus simplement et plus crûment.
La Saison des Orages, Chapitre 11.


Notes et références[]

Notes[]


Références[]

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 La Saison des orages, Chapitre 9.